La cocaïne
La drogue des riches, des jeunes gens pressés et des rock stars dit-on… C'est peut-être toujours vrai, mais ce qui est sûr c'est que la consommation augmente et que les usagers ne sont plus seulement ceux-là.
La cocaïne qu'est-ce que c'est, et à quoi ça ressemble ?
La cocaïne se présente sous la forme d'une fine poudre blanche. Elle est le résultat de la distillation des feuilles de cocaïer préalablement séchées. Elle est principalement prisée (la ligne de coke est " sniffée " à l'aide d'une paille) ; elle est également injectée par voie intraveineuse et fumée. La cocaïne est parfois frelatée, coupée ou mélangée à d'autres substances, ce qui accroît sa dangerosité et potentialise les effets et les interactions entre les produits. |
Effets et dangers de la cocaïne
L'usage de cocaïne provoque une euphorie immédiate, un sentiment de puissance intellectuelle et physique et une indifférence à la douleur et à la fatigue. Ces effets vont laisser place ensuite à un état dépressif et à une anxiété que certains apaiseront par une prise d'héroïne ou de médicaments psychoactifs.
La cocaïne provoque une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins. Insuffisamment irrigués, les tissus s'appauvrissent et, par conséquent, se nécrosent. C'est souvent le cas de la cloison nasale avec des lésions perforantes chez les usagers réguliers.
La cocaïne provoque des troubles du rythme cardiaque. Ils peuvent être à l'origine d'accidents cardiaques, notamment chez des personnes fragiles et / ou qui consomment de fortes quantités de tabac. D'autant que la consommation de tabac, comme celle de l'alcool, est souvent augmentée lors des prises de cocaïne.
Chez les personnes les plus fragiles, l'usage de cocaïne peut provoquer des troubles psychiques, une grande instabilité d'humeur, des délires paranoïdes (notamment au bruit) ou des attaques de panique. En accroissant l'activité psychique, la cocaïne provoque des insomnies, des amnésies et des phases d'excitation.
Par ailleurs, les pailles utilisées pour " sniffer " peuvent transmettre les virus des hépatites A,B et C si elles sont partagées par plusieurs usagers.
Cocaïne et dépendance
Excitant puissant, la cocaïne provoque une dépendance psychique importante. Une fois commencée, il est difficile d'arrêter une consommation aiguë de cocaïne, tant la nécessité d'en reprendre est importante. D'autant qu'au contraire de l'héroïne ou du cannabis, il n'y a pas d'apaisement possible avec la consommation d'une autre substance.
Une autre caractéristique de la cocaïne est de lever les inhibitions. Cette sensation de " toute-puissance " entraînée par la cocaïne en fait un produit qui risque d'engendrer des passages à l'acte.
La cocaïne est un produit illicite.
Originaire des Andes, le cocaïer est un arbrisseau cultivé en Amérique du Sud, en Indonésie et dans l'Est africain. Dans les pays andins, les feuilles de coca sont consommées sous forme d'une chique que l'on mastque pendant quelques heures. La muqueuse buccale, puis l'œsophage et l'estomac sont anesthésiés : l'usager ne ressent alors plus la faim. Certains ont vu également dans cet usage une manière de se protéger du froid des altitudes.
Dans les sociétés précolombiennes, la coca servait de plante médicinale, de drogue stimulante, d'objet rituel et de taxe d'imposition. Au début du 16è siècle, les conquérants espagnols donnèrent ce stimulant aux indigènes qu'ils exploitaient dans les mines et qui leur permettait de mieux supporter leurs dures conditions de travail.
En 1865, un chimiste autrichien élucide la formule brute de la cocaïne ; dix ans plus tard, des dérivés de la cocaïne sont utilisés pour les anesthésies locales. Dès 1880 aux Etats-Unis, la cocaïne devient populaire. Elle est administrée comme tonique et comme désintoxiquant de l'alcool, l'opium et la morphine.
Depuis les années 30, la consommation de cocaïne s'est progressivement répandue notamment sous l'impulsion des cartels sud-américains qui cherchent à écouler une production importante.
Consommation : les chiffres d'une réalité française
· Près de 2% des adultes de 18 à 44 ans (environ 450 000 personnes) déclarent avoir consommé au moins une fois dans leur vie de la cocaïne. Cependant, il est vraisemblable que les consommations de drogues illicites, et tout particulièrement celles de substances comme la cocaïne, l'héroïne ou l'ecstasy, ne soient pas toujours déclarées dans les enquêtes en population générale.
· entre 0,8 et 1,9% des jeunes de 15 à 19 ans (soit entre 32 000 et 74 000 personnes) déclarent consommer de la cocaïne au moins une fois dans l'année.
· La cocaïne apparaît comme produit à l'origine de la prise en charge dans 13% des recours aux structures de soins en 1997, le plus souvent comme produit associé. L'âge moyen des usagers de cocaïne pris en charge dans les établissements sanitaires et sociaux était de 29 ans en 1997.
· Neuf cas de décès par surdose liés à l'usage de cocaïne ont été recensés par les services de police en 1998.
· 3 180 personnes ont été interpellées pour usage ou usage-revente de cocaïne en 1998, ce qui représente 3,7% de l'ensemble des interpellations pour usage de stupéfiants. Le nombre de ces interpellations est en augmentation. Les usagers de cocaïne interpellés avaient en moyenne 29 ans.
· Près de 1 000 personnes ont été interpellées en 1998 pour trafic de cocaïne.
Tendance statistique : la consommation de cocaïne est en augmentation. Elle n'est plus limitée à certains milieux aisés dans lesquels elle paraissait cantonnée.
CRACKUn dérivé de la cocaïne : le crack Le crack est un mélange de cocaïne, de bicarbonate de soude et d'ammoniaque qui se présente sous la forme de petits cailloux. L'usager en inhale la fumée après les avoir chauffés. (Cette opération provoque des craquements, ce qui lui a donné son nom.) Le mode de consommation du crack provoque des effets plus intenses que ceux de la cocaïne : le produit arrive plus rapidement au cerveau, mais la durée de son effet est plus brève. |
L'usage régulier de crack peut provoquer des hallucinations et entraîner des comportements violents, des épisodes paranoïdes ou encore des états suicidaires. Parmi les conséquences physiques de l'usage régulier de crack, on peut noter un effet rapide sur le cerveau, de graves altérations des voies respiratoires ainsi que des arrêts cardiaques ou respiratoires pouvant provoquer la mort. La consommation régulière de crack entraîne rapidement une forte dépendance physique et psychique. Les usagers, même après avoir cessé d'en consommer, restent souvent soumis à des altérations de l'humeur et connaissent pendant plusieurs mois une certaine dépendance et des épisodes de rechute éventuels.
L'Héroïne
Tout savoir sur une substance dont le nom fait déjà peur. Pourquoi ?
L'héroïne est un opiacé puissant, obtenu à partir de la morphine. Les opiacés sont des substances naturelles contenues dans le latex (opium) recueilli sur une plante, le pavot. L'héroïne se présente sous la forme d'une poudre. Elle est la plupart du temps injectée en intraveineuse, après dilution et un chauffage du produit. (Les pratiques d'injection semblent en baisse.) L'héroïne est aussi sniffée et fumée. |
L'injection entraîne des risques d’infection (notamment par les virus du sida et des hépatites) si l'usager ne se sert pas d'un matériel d'injection stérile et à usage unique. Depuis la mise en vente libre des seringues en 1987 et des kits de prévention, la contamination par le VIH a baissé de manière très significative. Diverses études montrent que les partages de seringues et les nouvelles contaminations VIH ont fortement diminué chez les usagers de drogues par voie intraveineuse.
En effet, en 1995, les toxicomanes représentaient le deuxième groupe le plus touché avec 23,7 % des cas de sida cumulés. On constate une diminution importante dès 1996. Malgré ces progrès, aujourd'hui plus d'un usager de drogue par voie intraveineuse cinq demeure infecté par le VIH. Le nombre de personnes contaminées par le virus de l'hépatite C reste important puisqu'il représente 60 à 80 % des usagers de drogue par voie intraveineuse.
Effets et dangers de l'héroïne
L'héroïne provoque l'apaisement, l'euphorie et l'extase. Elle agit comme anxiolytique puissant et comme antidépresseur. Les effets recherchés peuvent traduire un mal-être psychique, une souffrance, un besoin d'oubli.
L'effet immédiat de l'héroïne est de type " orgasmique ". C'est le " flash ". Il est suivi d'une sensation d'euphorie puis de somnolence, accompagnée parfois de nausées, de vertiges, et d'un ralentissement du rythme cardiaque.
En cas d'usage répété, le plaisir intense des premières consommations ne dure en général que quelques semaines. Cette phase peut être suivie d'un besoin d'augmenter la quantité du produit et la fréquence des prises. La place accordée à cette consommation est telle qu'elle modifie la vie quotidienne de l'usager. Des troubles divers apparaissent dont l'anorexie et l'insomnie. La dépendance s'installe rapidement dans la majorité des cas. L'héroïnomane oscille entre des phases " euphoriques " (lorsqu'il est sous l'effet de l'héroïne) et des phases de manque où il apparaît anxieux, agité.
La dépendance à l'héroïne entraîne des risques sociaux importants. Elle enclenche un processus de marginalisation chez certains usagers.
L'héroïne est un produit illicite.
Soins et traitements de substitution
A défaut de pouvoir parvenir à l'abstinence, l'héroïnomane peut bénéficier de soins(sevrage, suivi psycho-social) et d'un traitement de substitution. Celui-ci a pour objectif de stabiliser la dépendance de manière médicale et légale. Ces traitements à la Méthadone ou au Subutex sont administrés par voie buccale. Ils sont prescrits soit dans les centres de soins spécialisés aux toxicomanes, soit en médecine de ville.
Le bilan des programmes de substitution montre une amélioration notable de l'état de santé des personnes ainsi que de leur stabilisation sociale et de leur insertion professionnelle. Parallèlement, entre 1994 et 1998, le nombre de surdoses mortelles a fortement diminué, passant de 564 à 143, dont 92 à l'héroïne (les autres décès étant liés aux polyconsommations).
En 1888, un chimiste allemand préconise d'employer l'héroïne synthétisée pour soigner la tuberculose. Médication " héroïque ", elle est considérée comme susceptible de se substituer à la morphine dans le traitement des douleurs et de la toux. Rapidement, son utilisation est abusive.
En 1923, la Société des Nations déclare le produit dangereux et de faible intérêt thérapeutique. En 1924, l'utilisation non médicale de l'héroïne est prohibée aux Etats-Unis ; elle y sera totalement interdite en 1956 et en 1963 en France. Certains pays continuent à l'utiliser dans les pratiques médicales. Son utilisation légale est variable selon les pays. Sa prescription est prohibée en France ; elle est expérimentée dans certains pays, notamment la Suisse et l'Australie, dans le cadre d'une politique de réduction des risques.
Consommation : les chiffres d'une réalité française
· 0,5% des adultes de 18 à 44 ans (160 000 personnes) déclarent avoir consommé de l'héroïne dans leur vie, cette consommation étant sans doute sous-déclarée.
· Des méthodes de calcul, utilisant des indicateurs indirects de la consommation conduisent à une estimation du nombre de consommateurs réguliers (usage nocif et / ou dépendance) situé entre 140 000 et 170 000 personnes.
· Les trois quarts des usagers de drogues ayant recours aux structures spécialisées en toxicomanie et aux établissements sanitaires sont des consommateurs d'héroïne. L'âge moyen de ces usagers est de 30 ans.
· 92 décès par surdose à l'héroïne ont été enregistrés par les services de police en 1998. L'héroïne est le produit en cause dans près de 9% des interpellations pour usage et usage revente (7 500 personnes) en 1998. Le nombre de ces interpellations est en forte diminution depuis quelques années (plus de 17 000 interpellations en 1994). L'âge moyen des usagers d'héroïne interpellés était de 28 ans.
· 1 350 personnes ont été interpellées pour trafic d'héroïne en 1998, chiffre également en diminution depuis 1996.
· Il y a aujourd'hui environ 60 000 personnes sous traitement de substitution.
Tendance statistique : la consommation d'héroïne est en diminution.
Adolescence et expériences
Première cigarette, première ivresse, premier amour, première relation sexuelle : l'adolescence est le temps des premières expériences. Ces essais passent par des excès, qu'ils soient " bruyants " (attitudes provocatrices) ou " silencieux " (repli sur soi). Ces manifestations ne signifient pas à priori que l'adolescent est en difficulté.
Pendant cette période d'hésitations (entre recherche d'autonomie ou maintien de la dépendance vis-à-vis des parents), compliquée à vivre pour l'adolescent comme pour son entourage, il s'agit pour les parents de maintenir et de défendre les valeurs qui leur semblent importantes, tout en dosant leurs interventions et l'affirmation de leur autorité.