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Курс французского языка 4 том Г. Може; (стр. 7 из 81)

Mais le plus souvent.brûlant7 la Fon di Biau, je gagnais en courant la
garrigue, vers où8 m'entraînait déjà cet étrange amour de l'inhumain, de
l'aride, qui, si longtemps, me fit préférer à l'oasis le désert. Les grands
souffles secs, embaumés, l'aveuglante réverbération du soleil sur la roche
nue sont enivrants comme le vin. Et combien m'amusait l'escalade des
roches; la chasse aux mantes religieuses qu'on appelle là-bas des «prega-

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Diou », et dont les paquets d'œufs, conglutinés et pendus à quelque
brindille, m'intriguaient si fort; la découverte, sous les cailloux que je
soulevais, des hideux scorpions, mille-pattes et scolopendres**!

ANDRÉ GIDE. Si le grain ne meurt (1926).
Примечания:

1. Необрабатываемые, заросшие кустарником земли на склонах гор. 2. Имеется в
виду миф о Нарциссе, прекрасном юноше, который, увидев свое отражение в воде,
влюбился в него. Боги превратили его в цветок, носящий его имя. 3. Если бы ты был в
Умбрии... — провинция в Италии, где родился св.Франциск Асизский. 4. Каменное
или железное дерево, произрастающее на юге Франции. Достигает высоты 20 м.
5. Ороговевший нарост на пальце ноги, причиняющий боль. 6. В свое удовольствие,
вдосталь. 7. Не останавливаясь. 8, Lieu vers lequel... 9. Провансальское название бого-
мола (насекомое). Французскийэквивалент — Prie-Dieu.

Вопросы.

* On étudiera l'ait de la description dans tout ce paragraphe: attitudes des lavandières;
évocation de la faune et de la flore; bruits des eaux.

** André Gide a toujours éprouvé un goût très vif pour les sciences naturelles. Montrer
comment ce penchant se manifeste ici.

LA PASTORALE D'OSSAU

La vallée d'Ossau, dans les Pyrénées, est un des lieux chers à FRANCIS JAMMES.
Le poète, né près de Tarbes, a profondément subi l'influence de ces horizons ou
la grandeur garde un caractère simple et humain. Témoin la gracieuse pièce
à laquelle il donne le nom de pastorale pour en marquer l'inspiration, toute
champêtre.

En août, à Laruns' pour la fête,
Au vieux pâtre confiant ses bêtes,
Le jeune berger descendra.
Guêtre de laine il dansera,
Sa veste rouge sur le bras.
Le fifre à tue-tête criera"
Le tambourin bourdonnera.

La belle fiancée aura
Son capulet3 qui rougira
Et son châle qui pointera

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Et que la moisson ornera4.

Sa paire de sabots luira.

Sa robe se relèvera

Avec deux larges bandes bleues

Comme d'un papillon à queue.

Et son amoureux lui tiendra
La main par le chanvre effilée5
Au milieu du rondeau brillant
Dont on dirait dans un torrent
Des ailes d'oiseaux-bleus mêlées
Aux fleurs des blés de la vallée.

Sur le flanc terrible des monts
Quelques granges apparaîtront
Comme des monceaux d'avalanche.
Là-haut, c'est Bielle et, sous les branches
Du frêne, un vénérable toit
Où monsieur Bonnecase est maître,
Syndic6 maire, expert géomètre:
«II mariera moi contre toi". »*

francis JAMMES. Ma France poétique (1926).
Примечания:

1. Городок в долине Оссо. 2. Свирель будет звучать во всю мочь, оглушительно.
3. Капюшон, закрывающий голову и плечи, который носят женщины в Пиренеях
4 Имеются в виду вышивки, основным мотивом которых являются колосья и полевые
цветы, в частности дикие маки (сравни стих 21). 5. Этот стих следует понимать так:
от постоянного прядения или сучения конопли кончики ее пальцев утончились.
6. В обязанности синдика входит следить за справедливым распределением воды для
орошения. 7. Expression de la langue locale: il me mariera à toi.

Вопросы:

* Comparer ce poème avec celui de Samain (Flandre) et celui de Péguy (Meuse).

MALAGAR

Toute une partie de l'oeuvre de MAURIAC resterait inexpliquée sans une
constante référence au pays natal de l'écrivain: le Bordelais. La page que voici
frémit d'un amour profond pour la «petite patrie».

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Une brume tremble sur les landes: réserve immense de torpeur qui va
s'étendre sur la plaine jusqu'au crépuscule. C'est dimanche, et je n'entendrai
même pas le bruit 'des sulfa-teuses1. Caoubet et Laouret2 dorment dans
retable noire. Les cloches des vêpres ne sonnent plus dans les villages sans
prêtres et «les grands pays muets» dont parle Vigny ne sont muets que
parce qu'ils sont mourants. Combien de temps nous faudra-t-il pour recon-
naître que cette vie qui se .retire d'eux, c'est la nôtre? (...) Hélas! l'homme
déclinant découvre que ce n'est pas sa vie toute seule qui se retire
lentement de la terre mourante: tous ceux dont il est seul à se souvenir, et
qui ont rêvé à cette terrasse, mourront avec lui-même une seconde fois.
A ma mort, Malagar se déchargera d'un coup de tous ses souvenirs, il aura
perdu la mémoire.

Nos parents n'ont pas connu cette angoisse, parce que ce n'était pas
à leur vie éphémère qu'était suspendue la vie du domaine, mais à la race,
à la famille qui, croyaient-ils, ne périrait pas. En dépit du phylloxéra4, des
mauvaises années, du Code Civil5, des partages, ils ne doutaient pas que le
domaine, après eux, dût passer à leurs enfants et à leurs petits-enfants.
«Quoi qu'il arrive, ne vendez jamais la terre.» Ce fut toujours une de leurs
dernières paroles. On s'arrangeait pour ne pas la vendre, et pour que les
propriétés d'un seul tenant gardassent leur unité. Depuis la Révolution, il
y eut toujours, par génération, un oncle célibataire, dont la part revenait
aux neveux, afin que l'héritage, à peine divisé, se reformât. La terre
demeurait fidèle à la famille, à travers tout. Cette union d'un domaine et
d'une race paraissait être à l'épreuve de l'étatisme et de la fiscalité. L'aïeul
pouvait ramener en paix cette terre sur son corps mourant: il avait voulu
qu'elle couvrît son tombeau, parce que, périssable, il n'en avait pas moins
contracté avec elle une alliance qu'il croyait éternelle.

Aujourd'hui, l'alliance est dénoncée6. Il y aura, un jour, dans une étude
de campagne, cette affiche rosé fixée au mur par quatre punaises: Vente
d'une propriété, vignoble, maison de maître, vastes communs . Et bien plus
tard, un jour, un vieil homme s'arrêtera au portail, tenant un enfant par la
main. Ce sera vers cinq heures après midi. Entre les vignes pâles, toutes les
masses feuillues paraîtront sombres, sauf les aubiers, dans la boue durcie
de la Garonne, et les prairies embrasées de Sauternes8. L'azur blêmira sur
le dur et noir horizon des landes. Un souffle, que les visages humains ne
sentiront même pas, entraînera vers le sud les molles fumées de la plaine.
Une seconde, un seul entre tous les oiseaux oublie de ne pas chanter , et
leur silence imite l'immobilité des feuilles. Un être vivant, sur ces routes,
risquerait la mort... Et pourtant, j'imagine cet homme vieilli en qui se

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retrouvent quelques-uns de mes traits. J'entends les paroles qu'il prononce
à voix presque basse, et le petit garçon lève une tête curieuse: «La fenêtre
à droite, c'est là où travaillait mon pauvre père... Ce qu'il faisait? C'était des
romans. Les hortensias du perron sont morts. Ils ont arraché la vieille
vigne. Mon père croyait que les ormeaux, devant la maison, étaient près de
leur fin; ils sont toujours là, malades mais vivants... La mère de mon
père.... J'avais ton âge quand elle est morte. Je ne revois que sa silhouette
lourde au tournant de l'allée. Les traits se sont effacés... »

Une ombre inconnue s'avancera sur le perron, et le vieil homme,
traînant le petit par la main, redescendra la côte*.

FRANÇOIS MAURIAC, Journal, tome I (1934).
Примечания:

\. Машины для опрыскивания виноградников медным купоросом (сульфатом
меди). 2. Клички волов. 3. Французский поэт Альфред де Виньи (1797 — 1863) в
стихотворении "Хижина пастуха". 4. Филлоксера — заболевание виноградника, вы-
званное тлей, носящей то же название. 5. Гражданский Кодекс, определяющий права
наследования. 6. Расторгнут. 7. La maison de maître — жилой дом; les communs
хозяйственные постройки, службы (винные погреба, конюшни и т.п.) 8. Сотерн —
сорт винограда, который разводится в районе Бордо и дает знаменитое белое вино
того же названия. 9. И ее одиночная песня побуждает к пению всех остальных птиц.

Вопросы:

* Montrez que Mauriac nous donne ici: 1) Une image de certaines qualités françaises.
2) Une vive et douloureuse évocation de son Bordelais natal.


IL Париж

Париж с его тремя миллионами жителей (а если добавить населе-
ние пригородов, то получится больше пяти) сейчас является одним из
самых больших городов мира.

Но таким он был не всегда: в эпоху завоевания страны римлянами
небольшое поселение, которое называлось Лютеция и где жило племя
паризиев, представляло крохотный островок на скрещении путей с
берегов Луары в Бельгию и из Германии в Бретань. В конце Vвека
Хлодвиг сделал его своей столицей; в начале XIIIвека Филипп Август
обнес его крепостными стенами; с тех пор короли Франции неизменно
повышали его значение и престиж. Так Париж стал политическим, а,
главное, мозговым центром нации: он управляет ею так же, как мозг
управляет и координирует все движения тела. И вообще, Франция без
Парижа была бы чем-то наподобие тела без души...

И, однако, этот огромный мегаполис является не только полити-
ческой, административной и экономической столицей страны, это
также город на берегах Сены, где люди рождаются, трудятся, любят,
умирают; это весьма разношерстное соединение самых разных квар-
талов, которые строились в различные эпохи и каждый из которых
являет собой поистине отдельный городок, обладающий собственным
лицом; пестрый мир, где урожденный парижанин соседствует с чело-
веком, недавно поселившимся в Париже, где богатый пред-
приниматель сталкивается с клошаром, где иностранный турист, же-
лающий полюбоваться на досуге перспективой Елисейских Полей,
невольно оказывается подхваченным плотным потоком спешащих
людей.

Кроме того, Париж — город многочисленных прекраснейших, са-
мых разнообразных зданий; это город-памятник, столица-памятник,
памятник, состоящий из памятников,
если воспользоваться словами
Пеги. И наконец, это средоточие духа и ума, куда стекаются и не
только из Франции, но со всего света, лучшие писатели, драматурги,
музыканты, художники, артисты. Это многообразный мир, зеркало с
тысячами граней, волшебная, притягательная сила которого действует

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как на его постоянных жителей, так и на тех, кто впервые приехал
сюда. Не перечислить всех писателей, начиная с Вийона и Монтеня и
кончая Жироду, Жюлем Роменом и Леоном Фаргом — включая сюда
Бальзака, Гюго, Бодлера, Золя, Анатоля Франса, — что обращали свои
взоры к блистательной нашей столице. И не хватит никакой антоло-
гии, чтобы вместить все прекраснейшие страницы, посвященные жи-
вописанию и прославлению Парижа...


LE PAYSAN DE PARIS CHANTE

С'est, a-t-on dit d'ARAGON, un homme pour qui le monde extérieur
existe, même quand il écrit des poèmes surréalistes; un homme qui
veut être présent dans le monde qu'il habite. Et c'est pourquoi on
trouvera ici quelques-uns des plus beaux souvenirs qu'ait jamais
laissés, dans le cœur d'un poète, l'amour de sa ville natale, dont l'a
séparé le destin.